Après le noir le plus noir (Vantablack), voilà le blanc le plus blanc (Ultra-White) !

Après le noir le plus noir (Vantablack), voilà le blanc le plus blanc (Ultra-White) !

Après le Vantablack, qui revendique le titre de noir le plus noir avec une absorption de 99,965% de la lumière, Xiulin Ruan de « Purdue University » a présenté la peinture la plus blanche qui n’ait jamais été réalisée avec une réflexion de 98,1% de la lumière solaire.

Le précédent record étant de 95,5% de la lumière solaire réfléchie. A comparer avec les peintures blanches traditionnelles qui ne réfléchissent que 80 à 90% de la lumière solaire.

En termes technologiques, qu’est ce qui permet une réflexion de 98,1% de la lumière solaire ?

Cette réflexion très élevée, repose finalement sur 2 approches assez traditionnelles de la formulation d’une couleur blanche à haute réflexion :

– L’utilisation en forte concentration d’une charge pigmentaire traditionnelle, le Sulfate de Baryum, traditionnellement utilisé dans tous les revêtements dans lequels on souhaite ce type de réflexion

– Une distribution granulométrique particulière, avec une large gamme de tailles de particules permettant ainsi de diffuser une large partie du spectre solaire (lumière visible, mais surtout infrarouge)

En termes chromatiques, quelles sont les promesses de ces produits : Ultra-White et VantaBlack ?

Quand le VantaBlack a été présenté, l’idée d’un noir plus noir avait toute légitimité pour éveiller la curiosité du monde de la cosmétique, de l’horlogerie, du luxe ou de la peinture automobile.

Mais quand est-il des promesses de cet ultra-white ?

En fait, ce revêtement permet de rendre les surfaces plus froides que leur environnement et présente donc une capacité de refroidissement. Une surface de toit d’environ 92m² pourrait représenter une puissance de refroidissement de 10 kilowatts et ainsi être plus puissant que les climatiseurs centraux utilisés par la plupart des maisons.

(Ce qui nous rappelle que pour limiter la fonte du glacier, un ingénieur Eduardo Gold, a eu l’idée de peindre en blanc le sommet du « Chalon Sombrero » situé à 4 700 mètres d’altitude, au Pérou.)

Cet effet, très important en cette période de réchauffement climatique et d’économie d’énergie, n’est pourtant pas celui que nous pensions découvrir à l’évocation du titre : Un blanc plus blanc que le blanc !

En termes perceptifs, que signifie plus blanc que blanc, ou plus noir que noir ?

Comme le dit Georges Roque : « nous oublions trop souvent que Couleur et Lumière sont 2 phénomènes totalement distincts ».

Et si ma perception du noir est indubitablement liée à la quantité de lumière, il n’en est pas la raison d’être. Le Vantablack en est un bon exemple, ou une augmentation de l’absorption de la lumière se traduit, non pas forcément par l’augmentation de la sensation de « noir » tel que mon système perceptif a appris à le construire, mais par la sensation de vide, d’absence de matière, ce qui est tout à fait autre chose.

De même ici l’ultra-white, fait référence à une augmentation de la réflexion et non pas, à une augmentation de la sensation de blancheur perçue.

Le noir, plus noir que le noir, ne serait alors que la sensation du vide ?
Le blanc, plus blanc que le blanc, ne serait alors que la sensation du froid ?
Non bien sûr ! Il ne faut pas confondre la physique de la lumière, qui explique la cause, et la sensation colorée issue de l’interprétation humaine, qui représente la conséquence.
Ainsi nous ne renierons pas des siècles d’histoire de la couleur qui nous ont conduit à élever le blanc et le noir, au titre de « couleur ».

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